Jeune artiste originaire de Boston, Bugsy H. a déjà sorti plusieurs projets indépendants. Avec sa plume et son style, c’est bien un retour aux sources, au Hip Hop des années 90, qu’il nous offre. Artiste autodidacte, il a appris à rapper en écoutant les plus grands, accompagné de son mentor Stephen Route pour structurer les chansons.
Ayant découvert le rap avec les classiques des années 90, à savoir Dr Dre, Nas ou le Wu-Tang, ses influences se ressentent fortement dans sa musique, mais pourtant, Bugsy H. propose un style bien à lui. Plutôt éloigné des tendances du rap actuel, il a une véritable volonté de nous faire découvrir sa propre palette musicale avec une touche qui est la sienne.



De descendance cubaine et péruvienne, peut-on le comparer pour autant à ses homologues du rap game de mêmes origines comme Immortal Technique, Fat Joe ou Big Pun ? Dans une certaine mesure, on pourrait répondre oui. Le talent lyricale d’Immortal Technique est là, avec une capacité à aligner des punchlines efficaces et pleines d’esprit, même si la source d’inspiration n’est pas directe. On retrouve aussi l’aspect conscient du rappeur péruvien, mais moins radicale et moins controversé avec un côté plus sombre. La ressemblance avec le flow de Fat Joe, même si pas frappante de premier abord, peut aussi s’analyser. Bugsy H. lâche ses rimes avec un flow brut et dur avec une posture imposante derrière le micro. L’énonciation quasi-parfaite avec un excellent contrôle de sa respiration font partie des qualités indéniables du rappeur.
Dans ses ressemblances avec certains de ses compères, Bugsy H. ne propose pas un copier-coller brut. Il serait horriblement et injustement réducteur de le comparer facilement à ses prédécesseurs. Si les sources d’inspiration sont certaines, son style et sa marque fabrique le sont tout autant. Le rappeur de Boston a bien sa personnalité, et notamment l’aspect horrorcore avec une dose bien dosée de dramaturgie et de mélancolie, amplifié par l’énergie dégagé dans le flow et les lyrics saillantes.

Bugsy H.
It’s the icon phenom who’s armed with magic wands digging platinum artists out they grave then body them on songs I don’t even need a feature he a piece of shit could be the reason why I be so quick to season on how I shred they ass all to pieces RIP they turn to solo tracks attack peep us, seen how I freak it? So you rock the cleats or scream from bleachers?
Dans une ambiance globalement sombre, la production apporte toujours une diversité dans les sonorités et les instruments choisis. Son dernier album Sabato est le meilleur exemple. Quand la track introductive, Blood Den, provoque une stupeur inquiétante, nous laissant dans un état de terreur, le morceau suivant, Blood Grout, va nous réconforter par sa mélancolie frémissante avec cette douce voix féminine chantonné en arrière-plan.
De son côté, La Hacienda nous plonge dans une ambiance austère avec des bruits sourds et angoissants. L’horrorcore fait ressortir la dramaturgie de la chanson dans une atmosphère glaçante digne des Czarface. Perishable frappe par sa douceur mélodieuse, fortement rehaussé par un flow appuyé créant un contraste intéressant. Le violon de Obstacles 2 offre une belle pause mélancolique et lyrique, tout en conservant ce côté sombre et émouvant, avec un magnifique refrain scratché.

Bugsy H.
Sabato is a giant mosaic of words thoughts and emotion, it’s Mosaic Rap
Sabato est un album qui a beaucoup à offrir par un rappeur passionné très talentueux. Un album qui communique beaucoup d’émotions, autant dans les paroles que dans les productions. Émotions qui sont d’autant plus embellies par les back-vocals cléricalement chantonné. Album qu’il décrit lui-même comme une mosaïque géante de mots, réflexions et d’émotions. Serait-il le pionnier d’un nouveau sous-genre Mosaic Rap ?
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